nos vitrines 08/12/2010

Publié le par le vagabon

 

 

nos vitrines                                                                                                     08/12/2010

 

 

 

ce soir sur le toit de la guesthouse à Buenos Aires, j'observais la rue...

et j'ai vu cet homme...

il était planté là, debout devant cette vitrine éteinte...

éteinte commmme son regard,

quasi commmme sa vie....

il trainait deux sacs déchirés commmmme lui,

commme il traine sa vie...

bien évidement le duo colère/larmes est apparu...

une dizaine de jeunes de toutes nationalites étaient à quelques pas de moi en train de boire et de faire la fête...

j'ai pensé à tellement de choses ....

il y a un mot qui m'est venu en tête,

il provenait d'un visage qui l'avait prononcé,

mais je ne me rappelle déjà plus de ce mot...

c'était un mot du genre " fatalisme " ou " résignation ",

enfin ce que les gens disent : " on y peut rien "

les mots qui m'exaspèrent !!

la fausse excuse pour ne pas voir en face,

la peur que l'on a d'être en contact avec un clochard,

la peur de l'inviter prendre une douche, qu'il salisse les tapis...

la peur de l'inviter à manger,

la peur qu'il contamine les mets, la vaisselle....

la peur de lui parler,

la peur qu'il nous demande de l'argent ou toutes autres choses qu'on ne voudrait céder ou concéder...

la peur de voir l'envie dans ses yeux,

la peur de voir la pitié dans les nôtres....

la peur de voir la misère dans ses yeux,

la peur de voir que la nôtre est misérable...

la peur de réaliser que c'est un être humain commmme nous,

la peur de réaliser que nous allons le laisser commmmme il est...

et nous ?

nous, nous restons sur place,

nous stagnons face à ce que nous croyons une impasse...

le mur du cul-de-sac s'escalade, se détruit commmmme le mur de Berlin

mais on le grandi,

le bati même parfois,

nous rentrons dans nos murs,

et peut-être alors,

grâce a lui,

nous alons, pendant quelques temps, gratifier la vie de ce que nous avons...

 

quelle ironie....

c'est lui qui nous donne ce que nous avons besoin....

 

alors est-ce pour cela que nous le laissons à son triste sort ??

pour se rappeler, parfois, de la chance que nous avons...

 

 

étrangement, en écrivant ces mots je n'ai aucune colère,

c'est très étrange...

généralement je bouillonne,

je sens le trop plein d'énergie qui s'échappe de mes doigts commmme ma colère de mes mots et mes maux...

 

je n'en veux à personne,

pas là,

mais sans doute demain,

lorsque je réaliserai que rien a changé...

 

et puis peut-être alors ma rancune tombera,

quand je m'apercevrai qu'il y a des petites choses qui ont changées...

moi...

et peut-être toi....

 

 

je n'ai pas encore accueilli chez moi de personne avec qui je n'avais aucune affinité,

enfin quasi...

alors,

qui sait si cette fois,

en allant en france,

si je ne le provoquerai pas un peu la chose...

et puis nous verons,

jusqu'ou irons-nous....

 

 

au fait,

cette vitrine,

c'était une agence immobilière....

 


Publié dans Récits de voyages

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